vendredi 4 juillet 2014

LA JOCONDE : "UN SYMBOLE POUR L'ART ET LA CONTREBANDE"!


Bien évidemment, les activités illicites de LA CONTREBANDE concernent les arts, et le trafic d’art, les "faux", les vols, les recèles, escamotages et autres usages détournés des images...

Pour ouvrir le bal, qui de mieux placée que LA JOCONDE ?! Cet icône, symbole représentatif, emblème inespéré de l’art et de la contrebande. Oui! La Joconde est, ni plus ni moins, la bienheureuse cocarde de LA CONTREBANDE.

Expliquons-nous...

LA JOCONDE, en résumé... 

La Joconde, ou Portrait de Mona Lisa, est un tableau de Léonard de Vinci, réalisé entre 1503 et 1506, qui représente un portrait mi-corps, probablement celui de la florentine Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo.

Acquise par François Ier, roi mégalomane, féru d’art et d’occultisme, cette peinture à l'huile sur panneau de bois de peuplier de 77 × 53 cm est exposée au musée du Louvre à Paris. La Joconde est l'un des rares tableaux attribués de façon certaine à Léonard de Vinci.

On ignore dans quelles circonstances précises François Ier acquit la Joconde, vers 1518. Mais, dès cette époque, elle est vue comme une œuvre d'une perfection inégalée, et fait l'objet d'une admiration unanime. À ce titre, elle est présentée dans les appartements du roi à la cour de Fontainebleau, puis exposée à Versailles avant de rejoindre les collections du Museum central des arts au Louvre, le 12 août 1797.

La Joconde est devenue un tableau éminemment célèbre car, depuis sa réalisation, nombre d'artistes l'ont prise comme référence. Ce chef-d'œuvre constitue en effet l'aboutissement des recherches du XVe siècle sur la représentation du portrait.

À l'époque romantique, les artistes ont été fascinés par l'énigme de La Joconde et ont contribué à développer le mythe qui l'entoure, en faisant de ce tableau l’une des œuvres d'art les plus célèbres du monde, si ce n'est la plus célèbre : elle est en tout cas considérée comme l'une des représentations d'un visage féminin les plus célèbres au monde. Au XXie siècle, elle est devenue l'objet d'art le plus visité au monde, juste devant le diamant Hope, avec 20 000 visiteurs qui viennent l'admirer et la photographier quotidiennement.

Symbolisme...

En italien, "giocondo" signifie "heureux, serein". Léonard était sûrement conscient qu'il peignait non seulement le portrait d'une femme, mais aussi le portrait d'une expression. La Joconde constitue réellement le portrait de l'idée de sérénité, comme la maternité épanouie de Mona Lisa del Giocondo qui venait d'accoucher de son troisième enfant lors de la réalisation de son portrait.

Daniel Arasse nous apprend dans un de ses ouvrages que le pont, qui figure dans le paysage, est le symbole du temps qui passe.

Le sourire et le regard...

Le sourire de La Joconde constitue un des éléments énigmatiques du tableau, qui a contribué au développement du mythe. Son sourire apparaît comme suspendu, prêt à s'éteindre : quand on le fixe directement, il semble disparaître pour réapparaître lorsque la vue se porte sur d'autres parties du visage. Le jeu des ombres accentue l'ambiguïté que produit le sourire. Plusieurs études ont analysé cet énigmatique sourire...

Plusieurs hypothèses plus ou moins farfelues ont été données depuis des décennies pour expliquer ce sourire (asthme, paralysie faciale de Bell, bruxisme dû au stress des longues poses ou au contraire sourire de plaisir par l'écoute de musique lors de ces séances, sourire maternel de femme enceinte, stratagème du peintre qui entoure son modèle de musiciens, de chanteurs et de bouffons, pour effacer la mélancolie de son visage de femme maltraitée…), pour le professeur en odontologie Joseph Borkowski il y a une cicatrice sous la lèvre inférieure de la Joconde, similaire à celle créée quand les bords incisifs des dents percent la lèvre : Mona Lisa aurait perdu des dents de devant, comme beaucoup de personnes à cette époque où l'hygiène dentaire était déficiente, ce qui lui donne un sourire particulier.

Selon la neuroscientifique Margaret Livingstone, Léonard de Vinci a longtemps étudié l'anatomie de l'œil et la perception visuelle pour créer volontairement une confusion entre la vision périphérique sensible aux « fréquences basses spatiales » (les zones sombres) et la vision centrale sensible aux détails : en accentuant la bouche et le sourire par le renforcement des ombres sur les pommettes et la mâchoire, le sourire ne devient visible que lorsque la vision périphérique se fixe hors de la région péribucale.

Le mystère du sourire de Mona Lisa enfin dévoilé ?

Le mystérieux demi-sourire équivoque qui a intrigué les admirateurs de la Mona Lisa depuis plusieurs siècles n’est pas si ardu à interpréter, affirmaient hier des chercheurs.

Elle souriait sur la peinture parce qu’elle était heureuse, précisément à 83%, selon des experts de l’Université d’Amsterdam.

Dans ce qu’ils considèrent cependant comme une démonstration ludique de technologie plutôt qu’une expérience sérieuse, ces chercheurs ont numérisé une reproduction du chef-d’œuvre de Leonardo da Vinci et l’ont soumis à un programme ultramoderne de reconnaissance des émotions, développé en collaboration avec l’Université de l’Illinois.

En 2005, un logiciel de reconnaissance des émotions corrèle la courbure des lèvres et les pattes d'oie autour des yeux à six émotions de base : le sourire de la Joconde traduirait à 83 % le bonheur, à 9 % le dédain, à 6 % la peur, à 2 % la colère, à 1 % la neutralité et aucun pourcentage à la surprise.

Les copies de la Joconde...


illustration : Herschell Hershey

Dès le XVie siècle, La Joconde inspira de nombreux peintres, qui en firent des copies et imitations plus ou moins fidèles. Une copie de La Joconde, qui appartient au musée du Prado, à Madrid a été redécouverte en 2012 après sa restauration qui a consisté notamment à retirer un fond noir qui recouvrait l'arrière-plan, révélant le paysage d'origine. Elle est attribuée à Salai ou à Francesco Melzi, deux des élèves favoris de Léonard de Vinci. Elle serait la seule copie « contemporaine » de l'œuvre. Elle comporte, en particulier les mêmes repentirs. Les quelques différences seraient dues à l'inachèvement du tableau maître lorsqu'il quitta définitivement l'atelier de Léonard avec ce dernier, obligeant ses disciples à achever la copie à leur manière.

Attribué à tord à Andrea Salai, plutôt de Francesco Melzi, d’Hernando de los Llanos ou de Fernando Yáñez de la Almedina ; la copie du Prado photographiée avant sa restauration.

La même copie du Prado, après restauration et retrait de la couche noire.

Copie ancienne conservée à la National Gallery d'Oslo, signé Bernardino Luini, datée de 1525.

Copie fidèle par un peintre italien datant du XVII° et conservée au Musée départemental d'art ancien et contemporain d'Épinal.


Les "Travestissements" de La Joconde

Influences et détournements

Tableau Monna Vanna, de Salai, inspiré de La Joconde 

Le disciple de Léonard de Vinci, Salai réalisa en 1515 un portrait de femme nue, appelé « Monna Vanna » ou « Lisa del Giocondo » (aujourd'hui conservé au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg). 

Mona Lisa : célébrité hypertrophiée

Lors de sa création, Mona Lisa ne fut pas l’objet de l’attention générale. Elle n’eut aucune reconnaissance du vivant de Léonard de Vinci. Elle demeura même cachée dans l’atelier du peintre jusqu’à la mort de ce dernier. En fait, la Joconde fut quatre siècles dans l’ombre.

La célébrité hypertrophiée de l’œuvre de Léonard de Vinci débuta lorsque les maîtres à penser du Romantisme la portèrent aux nues en la divinisant, et en faisant de son légendaire sourire "une énigme".

Si les qualités artistiques du coup de pinceau et des techniques artistiques de Vinci sont irréfutables, il n’en reste pas moins que Mona Lisa dépasse en célébrité toutes les autres toiles du maître.

Conservé précieusement jusqu'à la mort de Vinci par lui-même, il est dit que ce tableau revêtait pour lui une signification particulière... Sans connaître cette signification nous lui avons nous-mêmes redonné une importance toute particulière...

Certains historiens de l’art expliquent son sourire énigmatique par la théorie que de Vinci aurait peint son propre autoportrait camouflé en portrait d’une femme imaginaire. Le fait que le tableau devait être une commande mais que le peintre l’ait conservé justifierait cette thèse.

Certains affirment aussi qu’à travers la ligne formée par la rencontre des lèvres de la Mona Lisa se camoufle en fait un dos d’homme nu, de Vinci reconnu comme étant homosexuel !

La Joconde est donc définitivement singulière. Reconnue de valeur "inestimable" lors de son vol en 1911, la Joconde n’a pas de "valeur" (au sens monétaire) puisqu’elle ne fut jamais vendue. Elle passa directement des biens de Léonard de Vinci au musée du Louvre de Paris.

Celui-là seul pouvait prétendre au titre de « vol du siècle »!

Le 21 août 1911, un ouvrier italien, Vincenzo Perugia, pénètre dans le musée, soulève la vitrine qui protège depuis peu l'œuvre (et qu'il a contribué lui-même à poser), la décroche, se débarrasse du cadre et rentre chez lui le panneau sous le bras. Le vol est constaté plusieurs heures plus tard. "La police suit deux mille pistes différentes, certaines pendant quelques heures, d'autres pendant quelques jours", raconte Jérôme Coignard, auteur d'Une femme disparaît (éd. Le Passage)... en vain.

Ce n'est qu'en 1913, lorsque le voleur essaiera de vendre l'œuvre à Florence, qu'on en retrouvera la trace. Jugé en Italie, Perugia avance, pour sa défense, l'argument du geste patriotique : il voulait "rendre" la Joconde à son pays d'origine. 

Combien de coups de folie ?

LA JOCONDE est depuis le XVIe siècle l'objet de toutes les admirations. Sa renommée s'étend au XIXe, lorsque se diffusent des reproductions gravées du tableau, et plus encore au moment du vol de 1911 : les journaux du monde entier ne parlent plus que d'elle. "On apprend alors qu'elle reçoit quantité de lettres enflammées", raconte Jérôme Coignard. Aujourd'hui encore, des courriers passionnés continuent d'arriver au Louvre. Mais la surveillance extrême sous laquelle la Joconde est placée la prémunit contre un acte de folie plus concret... ou presque : dans les années cinquante, un Italien jette une pierre sur la vitrine, et le verre brisé abîme légèrement le tableau.

Combien de prêts ?

Par deux fois au cours du XXe siècle, la Joconde a été prêtée : en 1963 aux États-Unis et en 1974 au Japon. Lors de ce second prêt, elle fait une escale triomphale à Moscou - l'URSS a soumis à cette condition le laissez-passer, dans son espace aérien, de l'avion qui transportait le tableau à Tokyo. Ces voyages seront probablement les derniers : les déplacements ont endommagé le tableau, dont le dos s'est légèrement bombé avec les années et où une légère fissure a été constatée.

Combien de coups de pinceau ?

Le mystère de la Joconde n'est pas tout entier dans son sourire et la technique picturale de Léonard qui aiguise les curiosités. En 2005, une étude canadienne montrait l'extrême uniformité de la couche de pigments, indiquant qu'aucun coup de pinceau n'y était perceptible. Trois ans plus tard, l'énigme "sfumato", par laquelle Léonard estompait les contours, est percée : une équipe de scientifiques réussit, en recourant à une caméra multispectrale, à montrer l'existence d'un glacis, inventé à l'époque par les peintres flamands, et fait d'une superposition de couches de terre d'ombre, une ocre contenant un peu de manganèse. Selon cette même étude, la seconde couche serait faite d'un mélange de vermillon et de blanc de plomb.

Combien d'interventions ?

Rendre au ciel sa couleur bleue, redonné de l'éclat aux manches de la robe, à la carnation du visage et des mains : l'idée d'une restauration du tableau a parfois été avancée, mais la subtilité des superpositions de couches qui en font la beauté rend l'opération périlleuse. Le tableau porte cependant, sur son revers, deux marques importantes d'intervention : en 1951, le panneau a été doté d'un châssis en chêne, et une fente de 11 centimètres a été stabilisée, par le passé, au moyen de deux papillons à queue d'aronde, dont l'un a ensuite disparu.

Combien d'identités ?

Sur la foi du peintre renaissant Giorgio Vasari, qui a décrit l'œuvre, on a longtemps identifié dans le modèle de Léonard de Vinci Lisa Del Giocondo (Gherardini), femme d'un riche marchand de Florence. Mais de nombreuses autres hypothèses ont été (et continuent d'être) formulées : Isabelle d'Este, Catherine Sforza, une maîtresse de Julien de Médicis, la mère du peintre... Il a même été avancé que le portrait pouvait être celui d'un homme : un autoportrait, ou une représentation de Salai, le jeune apprenti de Léonard dont il aurait été l'amant. La jeune femme pourrait aussi bien être une femme idéale, "heureuse", comme le mot de "gioconda" le laisse également entendre. Du moins le modèle a-t-il toutes chances d'être florentin.

LA "JOCONDOMANIA"

La Joconde, « cover-girl » internationale


illustration : Don Martin 

Un tel excès de culte voué à Mona Lisa entraîna évidemment une désacralisation de l’œuvre à laquelle on assista dans les temps plus modernes, surtout à partir du XXième siècle.

La Joconde orne les couvertures de livres et de magazines, symbolisant la femme éternelle ou la quintessence de l’Italie, servant aussi d’icône parisien, puisqu’étant un monument incontournable de la ville des Lumières. Cela deviendra presque une tradition pour les magazines de la mettre en première page, à toutes les sauces...

illustration : J. B. Handelsman

La Joconde est aussi abondamment utilisée dans les dessins de presse humoristiques ou satiriques. Personnification de l’ambiguïté et de la duplicité, elle sied à la caricature des politiciens au pouvoir ou en puissance, sa célébrité la rendant facile à dépayser et à présenter hors contexte. Facile à mettre en situation insolite ou comique suivant l’exemple de Marcel Duchamp, c’est une ressource intarissable pour les caricaturistes et les illustrateurs.

Warhol la comparaît à la bouteille de Coca, non sans raison : dans l'univers marketing, Mona Lisa explose tous les records. Elle se décline en tout, partout et tout le temps, sur des mugs, des tee-shirts, des timbres, des coussins et des chocolats.


Elle fait de fréquentes apparitions dans la bande dessinée, les dessins-animés, les parodies, la publicité, etc...


Illustration : Shigeo Fukuda - Affiche 1970


Illustration :  Affiche "Frank Zappa & the Mothers of Invention" - 1971

Illustration : Pub de Café Melitta - 1983


Illustration : extrait performance de "Dada vrac Vacarme" 1994 (Toulouse)

Illustration : Dave Wilder 

 Illustration : Kevin Hu

 Illustration : Skerch
La Joconde au Cinéma... 

Dans "On a volé la Joconde" (1966) de Michel Deville, un voleur parvient à subtiliser le tableau et croise une femme de chambre qui est le sosie de Mona Lisa.

Dans "Le Sourire de Mona Lisa" de Mike Newell l’étude du tableau est prétexte à la libération de la condition féminine dans les années 1960.

extrait du film "Le Sourire de Mona Lisa" de Mike Newell

Cette prolifération d’emplois de la Joconde matérialisés par des milliers d’images a suscité la "Jocondomania". Médiatisée et médiatique, la Joconde demeure une icône immortelle, incomparable, toujours absolument fascinante dotée aujourd’hui de vertus ludiques et récréatives... Entre autre, par le phénomène du "travestisme". (cf : "L’ART DE TRAVESTIR LA JOCONDE")


illustration : Ifern Eine

(N.B. : Illustration de l'entête par Zam Kook)

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